Par leurs réalisations et leurs parcours, les femmes sont de plus en plus nombreuses à briser les plafonds de verre de différents domaines et secteurs de notre société. On n’a qu’à penser à la récente nomination de Kim Ng comme directrice générale avec les Marlins de la Floride dans la MLB ou à l’arrivée prochaine de Kamala Harris à la vice-présidence des États-Unis.
Au début du 20e siècle, une pilote américaine a su se démarquer dans un domaine majoritairement masculin et ses exploits ont fait rêver les jeunes filles et inspiré toute une génération de femmes.
Le 20 mai 1932, Amelia Earhart devient la première femme aviatrice à traverser l’Atlantique en solo aux commandes d’un appareil Lockheed Vega 5B. En plus de fracasser de nombreux records d’aviation, sa renommée internationale a contribué à l’essors de l’aviation commerciale et a pavé la voie pour l’arrivée d’autres femmes pilotes de vols commerciaux.
Quel est le lien de cette entrée en matière avec les voyages éducatifs que nous offrons? Y en a quelques-uns. Voyez comment l’histoire d’Amelia Earhart est liée à plusieurs destinations que nous proposons aux élèves.
De Atchinson à Chicago
Née le 24 juillet 1897 à Atchinson, Kansas, Amelia Earhart grandit principalement à Des Moines, Iowa. Toutefois, quelques années plus tard, en raison d’une situation familiale difficile créée par l’alcoolisme du père, Amélia déménage à Chicago avec sa sœur et sa mère. La jeune fille en profite pour imposer des conditions pour son parcours scolaire et choisit l’école secondaire qui présente alors le meilleur programme de sciences! Elle obtient son diplôme d’études secondaire de la Hyde Park High School en 1916.
Un séjour marquant à Toronto
En 1917, alors qu’elle étudie à Philadelphie, Amélia rend visite à sa jeune soeur qui poursuit ses études à Toronto afin de devenir enseignante. Ce qui devait être un court séjour prit une toute autre tournure quand Earhart fut témoin du retour de soldats canadiens blessés aux combats. Aux États-Unis, les Américains n’avaient pas encore été confrontés aux dégâts causés par la guerre qui rageait en Europe.
Elle met ses études sur pause et s’enrôle comme aide-infirmière à l’hôpital militaire Spadina alors située près de la rue College à Toronto. Vite connue sous le sobriquet de ‘’Soeur Amelia’’, elle passe le reste de l’année 1917 à soigner des victimes de la grippe espagnole et la majeure partie de 1918 à traiter des soldats blessés dans les tranchées de la Première guerre mondiale. Elle vient également en aide à des personnes blessées dans des écrasements d’avion dans la région de Toronto, qui était devenue un des centres mondiaux de l’aviation.
Fin 1918, Amelia et une amie visitent l’Exposition nationale canadienne qui présentait un spectacle aérien offert par un pilote renommé de la Première Guerre mondiale.
Long beach
Après avoir rejoint sa famille qui s’était réunie en Californie, Amelia fait une promenade en avion qui changera sa vie. “Nous avions à peine atteint deux ou trois cents pieds d’altitude que je savais que je devais voler” a-t-elle plus tard révélé. Deux semaines après ce vol marquant, Amelia amorce des leçons de pilotage avec une autre femme, Anita Snook.
En 1921, elle achète un vieux Kinner Airster biplan jaune que la jeune femme surnomme le “Canari”.
Le 22 octobre 1922, elle fait voler le Canari à plus de 14 000 pieds d’altitude, un record mondial pour une pilote féminine. Et le 15 mai 1923, Earhart devient la 16e femme aux États-Unis à obtenir une licence de pilote émise par la Fédération aéronautique internationale.
Une célébrité
Le pilote américain Charles Lindbergh réalise un mémorable premier vol solo au-dessus de l’océan Atlantique en 1927 aux commandes du Spirit of St-Louis.
Suite à cet exploit, quelques mécènes avancent les fonds nécessaires pour financer la réalisation d’un vol similaire par une femme. Earhart réalisera l’exploit comme copilote en 1928. Surnommée “Lady Lindy” par les médias (en référence au surnom “Lucky Lindy” affublé à Lindbergh), elle devient une véritable célébrité en 1932 quand elle traverse l’Atlantique en solo, de Harbour Grace Terre-Neuve à Culmore en Irlande.
Une fin tragique
En 1936, Amelia Earhart décide de tenter un vol autour du monde. Plusieurs pilotes avaient déjà réalisé l’exploit mais le plan de vol d’Amelia prévoit la plus longue distance (47000 km) puisqu’il suit presque la ligne de l’équateur.
Le 1er juin 1937, le Lockheed Electra 10E quitte Miami et parcourt 35 000 km avant d’arriver en Nouvelle-Guinée le 29 juin 1937. Toujours accompagnée de son copilote Fred Noonan, Amelia reprend le vol le 2 juillet pour les derniers kilomètres, au-dessus de l’océan Pacifique.
Le 2 juillet 1937, l’avion argenté disparut et ne fut jamais retrouvé. Depuis ce temps, les nombreuses théories émises pour expliquer cette disparition et les recherches entreprises pour retrouver le corps des deux aviateurs sont restées vaines et n’ont pas données de résultats.
À voir dans les musées
Lorsque vous visiterez Washington D.C. avec vos élèves, vous pourrez les inviter à aller voir le Spirit of St-Louis au National Air and Space museum à Washington DC. Selon les horaires d’exposition de certains artéfacts, ils pourraient aussi y voir le Lockheed Vega 5B qui propulsa Earhart vers la célébrité.
À Ottawa, le musée de l’aviation du Canada possède un Lockheed Electra, appareil similaire au modèle piloté par l’américaine lorsqu’elle disparut en 1937.
Quelques records et exploits
- Record mondial féminin d’altitude: 14 000 pieds (1922)
- Première femme à survoler l’océan atlantique (1928)
- Première femme à survoler l’océan atlantique en solo (1932)
- Première femme à recevoir la Croix du service distingué dans l’aviation (1932)
- Première femme à traverser les États-Unis sans escale (1932)
- Première femme à voler en solo entre Honolulu, Hawaii et Oakland en Californie (1935)
- Première femme à voler en solo entre Los Angeles et Mexico (1935)
- Première femme à voler en solo entre Mexico et Newark au New Jersey (1935)