Les architectes du paysage travaillent à partir d’une matière première qui n’est pas composée de briques ou d’acier, mais qui est plutôt la nature et tout ce qu’elle a d’exceptionnel à nous offrir !
Le plus célèbre d’entre eux est certainement Frederick Law Olmsted, qui est responsable, avec sa firme, de la création de centaines de parcs en Amérique du Nord au XIXe siècle. Ancien journaliste, homme humaniste et militant anti-esclavagiste, Olmsted croyait que la création de grands parcs en milieu urbain permettait de combattre les effets négatifs de l’industrialisation des villes comme la pollution, mais aussi les inégalités sociales, la solitude, l’isolement et l’aliénation.
Ainsi, en plus de vouloir mettre en valeur et protéger la topographie et la flore locale, il entretenait la conviction profonde que l’accessibilité aux paysages bucoliques et poétiques et à des espaces verts contribuait à la qualité de vie et à la santé des citadins de tous les groupes sociaux, de tout âge et de toute condition physique, et par extension à l’harmonie de la société.
Une montagne inspirante
En 1872, Olmsted reçoît la commande de concevoir un parc sur le mont Royal à Montréal. Son objectif est clair : il veut miser sur l’essence du lieu, c’est-à-dire respecter la topographie de la montagne, tout en offrant des panoramas sur la ville.
Loin de ressembler à un square victorien ou à un jardin botanique, l’aménagement pittoresque proposé par Olmsted respecte les paysages naturels du lieu, tout en le bonifiant, par exemple en suggérant la plantation de nouveaux arbres plus forts et beaux que les feuillus émaciés qu’il retrouve au sommet de la montagne lors de ses recherches préparatoires dans la métropole. L’architecte paysagiste imagine aussi des sentiers pour la promenade à pied ou en calèche, et quelques bâtiments et structures, comme des restaurants et un étang. Il lègue aux montréalais cette œuvre majeure, un an avant l’inauguration de son parc le plus connu.
Oasis vert au coeur de Manhattan
Le joyau célébrissime d’Olmsted est Central Park, oasis vert aménagé entre 1857 et 1873 au cœur de l’île de Manhattan à New York. Avec son associé Calvert Vaux, Olmsted concrétise avec ce projet d’envergure tous ses idéaux : il aménage un immense espace vert dans l’épicentre d’une des plus grandes villes commerciale et industrielle des États-Unis.
Les deux associés misent sur la nature rocailleuse et marécageuse du site pour offrir différents tableaux paysagers à tous les habitants de la Grosse Pomme. Néanmoins, cette œuvre nécessite des travaux pharaoniques réalisés par des milliers d’ouvriers qui s’affairent à dynamiter les grands amonts rocheux du site. L’aménagement du parc de 341 hectares comprend la création de sentiers pédestres, de pistes équestres, de quatre chemins en tranchées qui traversent le parc, de lacs artificiels.
Pas moins de 500 000 arbres sont plantés pour créer un cadre idyllique accessible à tous les newyorkais. Plusieurs bâtiments sont aussi érigés, dont le fameux Belvedere Castel. Inauguré en 1869, l’allure du bâtiment est inspirée de l’architecture des châteaux écossais. Celui-ci attire encore aujourd’hui des visiteurs qui s’émerveillent du panorama magnifique sur le parc et ses environs qu’il offre.
Après son heure de gloire, Central Park connaît un déclin pendant la crise économique des années 1930 et subit les contrecoups de l’augmentation de l’utilisation de l’automobile dans les années 1950, puisque les newyorkais peuvent alors se déplacer en dehors de l’île de Manhattan pour profiter d’espaces verts. Heureusement, depuis les années 1990, plusieurs secteurs du parc ont été rénovés et il est de nouveau très agréable de s’y promener !
Suivez votre guide ClasseTrotteur à New York qui vous relèvera d’autres secrets sur Central Park et ses environs !